lundi 4 mai 2009

Il y a 2 ans...



La naissance d’Eden, loin du paradis

 

 

Jeudi 3 mai, nous déposons Chloé, Eloïse et Ysée chez ma Maman, séparation pleine d’émotion, demain je ne les verrai pas mes 3 puces qui vont devenir « grandes » sœurs. Nous échangeons les voitures chez les parents de Gérôme puis nous filons nous faire un dîner en tête à tête dans notre restaurant favori. Dîner plein d’émotion, demain notre tout petit naîtra, cette journée est en suspens, sensation bizarre de connaître le futur, de savoir que dans quelques heures, mon ventre sera vide mais mes bras pleins.

 

La nuit a été courte, couchés à minuit, je me réveille à 3h30 et impossible de me rendormir par la suite, l’approche de la naissance me hante, je repasse le film de ce jour tant imaginé, tant préparé depuis si longtemps, j’imagine toutes les possibilités, enfin je crois, et le film passe et repasse, tantôt happy end, tantôt catastrophe.

 

5h mon réveil sonne mais je suis déjà debout, pour m’occuper en attendant l’heure je range un peu de linge, dans une heure nous partirons vers la rencontre avec notre Petitou, je n’ai pas le droit de manger, Gérôme se lève et se prépare doucement. Le stress monte, je suis électrique, ce moment arrive enfin, et déjà en même temps et l’angoisse de ne pas avoir pris la bonne décision quant à cette naissance est présente en filigrane.

 

Nous arrivons à la maternité un peu en avance, nous sommes tout de suite installés en salle de travail, chouette on dirait que ça va aller vite, j’avoue que l’idée d’attendre me fait peur, j’ai envie à présent de serrer mon tout petit, de l’avoir contre moi, que la formalité de la césarienne soit du passé. Je prends une douche désinfectante dans la magnifique baignoire de la salle de travail nature, cette salle qui nous rappelle que nous n’aurons jamais le droit à une naissance nature, nous nous regardons avec un pincement au cœur Gérôme et moi, et essuyons d’un revers de main ce regret pour nous concentrer sur le bonheur à venir.

 

Ensuite commence l’attente, l’infirmière vient me perfuser, elle me loupe du côté droit, la veine éclate, le liquide fait gonfler mon bras. Chouette, ça commence bien ! Je sais pas pourquoi à ce moment là j’ai un mauvais pressentiment mais je le chasse, pas le moment de se laisser aller aux superstitions c’est ridicule. Perfusion posée à gauche, ce sera moins pratique pour moi qui suis gauchère mais bon, j’ai bien cru que là encore elle allait pas y arriver !

Et puis on attend, on attend, nous sommes là depuis 6h30 et nous attendons, le service s’anime, les équipes changent, une femme crie dans une pièce à côté, visiblement en travail, j’ai la sensation de revivre la naissance de Chloé, sous péridurale pour les dernières heures et donc inactive clouée à mon lit. C’est dingue comme on a rien à se dire Gérôme et moi dans ces moments là. Le silence envahit l’espace entre nous, dérangé par la radio, ce silence pèse nous sommes chacun retranché en nous dans l’attente de l’évènement à venir.

Nous attendons que le chef de service, notre obstétricien vienne nous dire un mot avant l’opération, qu’on vienne nous expliquer le déroulement, à quel moment Gérôme pourra entrer dans le bloc etc.

Plusieurs fois une sage-femme nous demande de sortir les vêtements du bébé, plusieurs fois nous répétons que nous désirons qu’il ne soit ni baigné ni habillé, les habitudes ont la vie dure.

 

Enfin, une sage femme vient me donner de l’Atarax, anti-histaminique qui me permettra de mieux supporté les réactions allergiques à la morphine que j’ai fait pour les 3 premières naissances et dont je garde très mauvais souvenir. Donc ça y est, le moment approche vraiment.

Mais nous attendons encore. A travers les portes en verre sablé nous assistons au aller et venus du personnel, aux blouses roses (les SF), blouses blanches (obstétriciens), blouses vertes (personnel du bloc), chaque fois on tend l’oreille au aguets « est-ce à nous ? »

L’incroyable attente qui annihile toute volonté de révolte, qui fait que quand enfin on s’occupera de nous, fatigués par l’attente on se rendra corps et âme.

 

La porte s’ouvre, petits hommes en vert donc cette fois c’est parti, c’est plus « pour de rire », la pression monte dans quelques minutes notre Petitou sera né, nous allons découvrir son visage, ses mains, ses oreilles, son odeur. Ils sont 3, un homme gentil et aimable, une femme d’un certain âge et une toute jeune femme en retrait. Ils m’emmènent vers le bloc, l’angoisse monte et Gérôme demande quand il pourra venir, l’homme lui répond qu’on me branche le scope, la sonde urinaire et qu’il me rejoint dans les 5 minutes, ouf, j’ai eu peur !

Je suis déçue que l’obstétricien ne soit pas venu nous saluer avant d’aller au bloc, il était là nous l’avons vu passé plusieurs fois, entendu dans le bureau d’à côté, mais bon, soit.

 

Voilà le bloc, grande pièce lumineuse, impression de salle de classe transformée pour l’occasion avec les grandes fenêtres sur le côté. Enfin, grande pièce c’est vite dit puisque avec les appareils c’est tout juste si on circule autour de la table d’opération. Les 3 personnes présentes sont agréables, courtoises, attentives, une infirmière, un infirmier anesthésiste (ou assistant anesthésiste ?) et une étudiante qui n’a pas l’air à l’aise. On branche le scope, on installe la perfusion, je guette la porte, l’arrivée de Gérôme et de l’obstétricien. Pour le moment personne.

Je suis assise sur le bord de la table, dos recourbé, installation du champ, piqûre pour anesthésier la peau en vue de la rachi. C’est ce moment que choisit l’anesthésiste pour débarquer dans le bloc et m’annoncer tout de go que « votre mari ne pourra pas être présent, c’est une décision qui a été prise en équipe depuis quelques temps dans l’hôpital, le bloc est trop petit on ne peut pas gérer les papas en plus s’il y a un problème ». Coup de poignard en plein cœur, elle dit ça et repart se laver les mains, j’étouffe un sanglot, pas longtemps, mon cœur est si gros qu’il déborde. Ce n’est pas possible, ce n’est pas maintenant qu’on peut, qu’on a le droit de nous annoncer ça ? Je pense à Gérôme qui doit digérer la nouvelle seul dans la salle d’à côté, j’ai envie de fuir, envie de partir mais je ne peux pas, je ne peux plus. Ont-ils entendu quand Gérôme me disait « si on m’interdit d’être présent on s’en va et on attend que le bébé décide de lui-même de sa naissance. » ? L’ont-ils entendu pour nous avoir piégé ainsi ??

L’anesthésiste est visiblement énervé par mes émotions, elle me demande qui avait dit que ce serait possible, je lui réponds l’obstétricien, elle répond que ce n’est pas lui qui décide ce genre de chose. Elle est sèche, très désagréable. Pendant qu’elle se lave les mains et que je reste seule avec mes émotions elle me lance une question que je ne comprends pas, je lui demande de répéter à travers un sanglot, elle : « oh c’est bon lancez tomber » d’un air visiblement très énervé. La question était « Ou avez-vous accouché pour les 3 1ers ?»

Ca y est, je suis anesthésiée, je sens l’engourdissement envahir mon corps, mon bassin, la rachi me paraît plus légère que les fois précédentes mais je ne sens plus la douleur, juste le toucher et les mouvements.

 

Je suis allongée, et je pleure en silence, l’infirmier anesthésiste à ma tête me donne un mouchoir, mes mains ne sont pas attachées. Je suis résignée, résignée à tout, mon mari n’est pas à mes côtés, nous avons été trahis, abusés l’un et l’autre alors plus rien n’a d’importance, ils viennent de me retirer la force de me battre. Et là je crois que je vais mourir, je panique je me sens partir, non il faut que je me batte il faut que je résiste, qu’ils ne me mettent pas en anesthésie générale en plus, il faut que moi au moins je sois présente pour la naissance de notre petit homme, je n’ai pas le droit de l’abandonner après lui avoir imposé cette naissance programmée. Ma tension chutait et je partais doucement, je me concentre sur ce tout petit encore en moi pour quelques minutes, l’infirmier m’aide à faire remonter la tension, ça y est, je suis là à nouveau, je me sens mieux, je reste avec toi Petitou, je me concentre sur toi, c’est toi l’important à présent.

Les chirurgiens sont entrés en piste discrètement, sans se présenter, je reconnais « notre » obstétricien à travers son costume de chirurgien, c’est lui qui mène la danse.

« C’est parti ! », oui je le sens, ça y est, mon ventre est tartiné de bétadine, et je sens qu’on appuie sur mon bas ventre, je devine le scalpel qui entame ma peau. L’infirmier anesthésiste au dessus de moi me parle, il m’explique qu’au moment de la sortie, il baissera le champ opératoire afin que je puisse voir, il le dit aussi aux chirurgiens qui maugréent un « oui, oui enfin pas tout de suite hein ». Merci à ce monsieur au dessus de moi, au regard doux et qui a lu et prend en compte notre projet de naissance, merci à lui d’être un peu l’ange gardien de dernière minute, celui qui aura la force de faire respecter quand même quelques points que moi-même je n’avais plus la force de faire respecter.

Je sens mon bébé qui s’agite, il bouge comme un fou, j’étouffe quelques cris, l’anesthésiste et les chirurgiens s’inquiètent de mes sensations, non je n’ai pas mal, c’est juste mon tout petit qui se révolte. Et oui l’obstétricien derrière le champ le confirme « il ne veut pas se laisser faire » Ils sont obligés de patienter que le bébé se calme, puis de le contraindre dans une position avant d’ouvrir l’utérus.
Le champ se baisse, je relève la tête, je découvre une mini main posé sur mon ventre, un peu plus loin apparaît la tête de mon tout petit, puis tout son corps glisse hors de moi, mon fils est né, il est né de mon ventre, je l’ai vu, j’en suis témoin. « Bonjour Eden, bonjour mon fils et excuse moi » sont mes premières pensées. Les larmes coulent, de joie, de tristesse et de joie, une joie immense et triste à la fois. Je te découvre beau, un vrai nouveau né plein de vernix et de mon sang, le cordon tout tire bouchonné qui pend, tu es beau, tu es magnifique, je suis si heureuse et si triste aussi. Tu gardes les yeux clos, la rencontre si émouvante, si marquante que j’avais vécu avec Ysée n’aura pas lieu. La sage femme te ramène vers moi, je peux te toucher, tu poses ta main douce et chaude et humide sur mon visage, je te caresse mais trop vite on t’emmène loin de moi de peur que tu es froid.

Loin de moi certes, mais près de ton Papa, oui Gérôme aura sa place dans cette naissance malgré tout, je me raccroche à cette idée, Gérôme va veiller sur notre fils pendant la fin de l’opération, je peux être tranquille.

Alors qu’Eden vient de franchir la porte, je me sens mal, les mains des chirurgiens s’agitent en moi, sur moi pour décoller le placenta, pour me recoudre, pour me fermer et j’ai envie de vomir, je suis secouée de spasmes violents, de grosses nausées mais rien ne sort. Pour la 2de fois en moins d’une heure je me sens partir, je ne veux pas mourir maintenant !

L’infirmier me passe du Primpéran, rapidement je me sens mieux, il me propose de voir le placenta, oui cela faisait partie de mon projet, de mes souhaits de découvrir cet organe qui a assuré les échanges entre mon bébé et moi pendant tout ces mois, à présent que nos souhaits principaux ont été abandonnés je n’y pensais même plus mais oui je veux le voir, j’aurai voulu le toucher aussi mais je n’en avais plus la force, je me sens vidée, et je le suis.

 

 

Je suis enfermée en moi, vidée au sens propre comme au figuré, je ne réagis plus. Ils finissent leur travail sur mon corps qui me semblent mort à présent, mon fils et mon mari sont ailleurs, ma Vie est ailleurs ici je ne suis plus qu’un corps vide.

Changement de lit, retour en salle où je retrouve enfin Gérôme tel que je l’espérais, en peau à peau avec Eden, dans sa serviette en bambou chocolat soigneusement choisi pendant la grossesse. Nous sommes heureux mais tristes, la joie et l’allégresse ne sont pas au rendez vous, notre fils est magnifique mais nous nous sentons tellement abusés que nous n’arrivons pas à nous réjouir pleinement. Eden a évité le bain et l’habillement mais n’a pu éviter tous les soins intrusifs et systématiques dont nous voulions le protéger. Gérôme n’a pas pu se faire entendre, décidemment, cette naissance gardera un goût amer, et je garderai un sentiment de culpabilité énorme de n’avoir pu protéger mon enfant de tout cela, et même de le lui avoir imposé.

 

Gérôme me donne Eden en peau à peau. Non ! Nous ne souhaitons pas l’habiller, non il n’aura pas froid contre moi ! Il faut encore se battre pour faire accepter ce point si simple. Eden est contre moi, petit corps tout chaud, il cherche le sein et très vite le trouve et le happe, le léchouille, tente de le mettre en bouche. Mon tout petit, enfin !

 

Nous attendons ensuite 2 heures en salle de travail, que l’anesthésie s’estompe, mes constantes sont stables. Plusieurs fois encore il faut que nous répétions que nous ne souhaitons pas qu’Eden soit habillé, que non il n’aura pas froid en restant contre moi, et pour preuve nous transpirons tous les 2.

 

Puis nous sommes transférés dans notre chambre « Turquoise », un clin d’œil du hasard à cette grossesse placée sous les couleurs turquoise et chocolat. Une auxiliaire de puériculture et une pédiatre viennent examiner Eden, non nous ne souhaitons pas l’habiller, la pédiatre découvre que le peau à peau « ca marche bien », la température d’Eden est largement remonté depuis sa naissance. Elle me conseille de donner le sein « à la demande mais pas plus de toutes les 2 heures sous peine de crevasses assurées », on tente de lui expliquer que non, les tétées à la demande ne provoqueront pas de crevasses mais peine perdue, elle n’écoute pas.

Tout le séjour il faudra s’imposer pour les soins donnés à Eden. Je rumine au fond de ma cellule d’où j’aperçois à peine un coin de ciel…gris. Inconfort, solitude, tristesse et culpabilité sont les sentiments qui m’habiteront pendant les 2 jours que j’y passerai.

 

Le samedi, lendemain de la naissance, nous attendons avec impatience le passage du chef de service qui avait proposé une sortie ce jour si je marchais. Et je marche. Mais il ne vient pas. Le soir je demande à une sage-femme s’il passera, ce qu’il faut faire pour préparer ma sortie, à priori, ce n’est pas prévue ainsi. Encore une trahison ? Il faudra que je demande le lendemain matin à la sage femme de garde.

Je sens ma sortie précoce s’envoler, ou en tout cas pas si simple que prévu. Encore une chose que l’obstétricien aura promis mais qui ne se fera pas ?

Le lendemain aussi tôt que possible je pose la question de ma sortie, impression de poser une bombe. La sage-femme me répond qu’elle va demander au chef de service qui finit sa garde, qu’il passera. Un peu plus tard elle repasse m’annoncer qu’il est d’accord pour une sortie dans la journée si le pédiatre accorde la sortie pour Eden.
Là encore je m’attendais à ce que l’obstétricien se déplace lui-même pour me parler de cette sortie, qu’il m’explique aussi le changement de programme de dernière minute de la veille mais non, fuit il ? A-t-il honte de son comportement ? M’en veut-il d’avoir dit à l’anesthésiste que c’était lui qui avait promis la présence de Gérôme puisqu’Il est le chef et qu’on l’écoute ?

Toujours est il que Gérôme arrive, la gynécologue de garde très désagréable le met à la porte de la chambre le temps de regarder ma cicatrice, de jeter un regard dédaigneux et pleins de mépris à notre projet de naissance, lançant un « c’est quoi c’truc ? » et passant à autre chose sans même attendre de réponse.

Elle accorde la sortie, je lui demande de me préparer à la demande de ma sage femme libérale une pince pour ôter les agrafes ainsi que du stéri-strip, elle « hallucine » dit elle, jamais vu ce genre de demande mais en réfère à la sage femme de garde.

Puis nous attendons encore, la pédiatre arrive enfin, fait réveiller Eden pour la seconde fois de la matinée pauvre petit bout pour l’examiner, le déshabiller, essaye de lui forcer les mains dans la bouche pour qu’il ne pleure plus.

Elle découvre des bleus sur la cuisse d’Eden, bleus que j’avais découvert la veille aussi. Et elle nous explique simplement que ce sont les doigts de l’obstétricien qui se sont ainsi imprimé sur la cuisse de mon fils lors de son extraction, « non ce n’est pas violent c’est juste les nouveaux né qui sont fragile » dit elle ! Et elle nous le démontre en plaçant sa main sur la cuisse, ils ont tiré pour l’extraire.

 Empreinte de naissance donc pour Eden, les doigts du traître sur la cuisse.

Eden a perdu 9% de son poids de naissance, il a une légère jaunisse, je le sais, j’en suis consciente depuis le matin et mon cœur bat la chamade qu’on nous refuse une sortie pour ces 2 motifs mais non, la pédiatre accepte, ca a du bon d’être parent d’un 4è quand même.

Attente encore pour récupérer tous les papiers de sortie et enfin, la vraie vie commence pour notre famille à 6, nous sortons de l’hôpital qui ce jour ressemble bien à la prison qu’il était dans le passé à mes yeux.


Aujourd’hui je dirai, si j’avais su…

Nous avions choisi après plusieurs mois de discussions, d’interrogations, de réflexions de programmer la naissance d’Eden parce que c’était à priori la seule façon de lui assurer une naissance respectueuse, parce que c’était le seul moyen pour assurer la présence de Gérôme au bloc.

 La programmation n’aura pas empêchée les multiples malaises au bloc, ni la douleur plus grandes que pour les 3 1eres césariennes en post-opératoire, elle n’aura pas permis à Gérôme d’être à mes côtés malgré les promesses du chef de service, elle n’aura pas permis d’éviter à Eden les soins intrusifs et inutiles qu’il a subi.
La programmation aura permis de mieux s’organiser pour faire garder nos aînées, certes, mais si c’était à refaire…Non nous ne choisirions plus cette voix.

 

Aujourd’hui je sais que rien ni personne ne pourra m’assurer, me promettre à 100% le respect de notre projet le jour J, alors pour le bien-être de notre enfant, pour mon propre bien-être de mère en devenir de cette enfant, si j’avais su j’aurai choisi de laisser mon corps entrer en travail.

J’ai eu du mal tant que j’étais à l’hôpital à me sentir forte pour Eden, je n’ai pas réussi à le protéger, je n’avais pas la force de le faire, je n’ai pas pu lui éviter ce bain le lendemain de sa naissance, bain qui lui a enlevé sa bonne odeur de nouveau né, je n’ai pas eu la force d’empêcher l’administration de vitamines qui l’ont fait vomir (et non pas régurgiter) les 2 1ers jours (depuis notre retour, plus de vitamines et plus de vomissements), je ne suis pas tombé en amour de mon bébé comme à la naissance d’Ysée. Cet amour est là, présent, ma force est revenue aujourd’hui que je suis loin de l’hôpital mais pendant 2 jours, je n’ai pas été la mère louve de mon fils, j’étais une mère blessée, à terre.

Voilà l’histoire de la naissance d’Eden qui gardera un goût amer, le plus amer des 4 naissances puisque celle là ne devait nous réserver aucune mauvaise surprise, goût plus amer que la naissance de Chloé pour laquelle nous étions innocent et ignorant, plus amer que celle d’Eloïse pour laquelle nous étions conscient mais inactif, plus amer que celle d’Ysée où seule l’absence de Gérôme au bloc pèse comme point noir. 

 

 

 

 

7 commentaires:

  1. bon anniversaire à Eden, et une brassée de chaudoudoux pour Gérôme et toi... J'avais lu ton récit il y a 2 ans sur Césarine, mais je n'avais pas réagi à l'époque, j'étais enceinte d'Eléa et je naviguais entre espoir dans ma préparation de l'AVAC et despespoir à l'idée de revivre une césarienne...
    Mais aujourd'hui, en relisant ton histoire, je suis triste et en colère, devant tant de violence de la part de ces gens qui se croient décidément tout permis...

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  2. Je trouve que tu fais bien de parler de ton expérience. Je ne suis pas encore maman et pourtant je me sens en rage en lisant tes "aventures".
    Je me sens tellement scandalisée! Comment des professionnels peuvent mettre en doute l'expérience d'une mère de 3 enfants... C'est incohérent et inacceptable !
    J'espère que ton témoignage sera enseignement pour moi dans mes projets d'avenir...

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  3. Qu'il est calme ce petit avec son train... Bon anniversaire même programmé ! MIMI

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  4. Bon anniversaire p'tit gars!!!Bon anniversaire soeurette et mon bof!!
    gros bisous à tous taholine

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  5. C'est avec beaucoup d'émotion que je relis là la naissance d'Eden...
    Je ne peux que te comprendre et t'envoyer tout plein de chaudoudoux en souvenir de cette naissance...
    C'est bête mais je pense souvent à toi et tes 4 césariennes, presque honteuse d'avoir pu vivre un AVAC en me disant que c'est sans doute injuste !
    j'espere ne pas etre maladroite avec mes mots...

    Un très très bon anniversaire un tout petit peu en retard à ton bel Eden et des bisous à toute la tribull :)

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  6. Je n'ai pas de baguette magique pour remonter le temps mais une place réservée dans mon coeur pour Eden qui devient chaque jour un beau petit garçon, charmant et charmeur.
    Vivement qu'on se revoit !
    Pensées, câlins, amitiés, tendresse.
    Marraine Loo

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  7. Ton histoire est terrifiante.
    J'essaye d'avoir un bébé depuis peu, et je me renseigne beaucoup pour offrir une naissance la plus naturelle possible à mon futur enfant.
    Je me rend compte au hasard de lectures et temoignages, que faire un projet de naissance est un parcour du combattant et que la seule façon de faire respecter ses choix est la naissance à domicile, mais pour mon premier, je n'en ai pas le courage, et je me sens trop douillette.
    Peut tu me dire quel hopital était-ce? Au moins c'est sur, je n'irais pas dans celui là!
    Je suis heureuse de voir que même s'il y a les regrets, la vie est là et votre magnifique petit garçon doit vous donner chaque jour un peu plus de bonheur!

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