mardi 28 octobre 2008

Et patati et patata







Z'avez vu ce qu'elle fait la dame?Elle joue à la marchande
Et c'est carrément magnifique qu'on aurait envie de tout acheter pour que nos petites têtes blondes jouent avec plutôt qu'avec des jouets en plastoc made in China.



Allez, et si on lui donnait du boulot pour Noël à la dame?

samedi 25 octobre 2008

Un temps de retard


Parce qu'ailleurs, pas si loin de mon paradis, juste à côté, il y en a qui se battent, au quotidien, pour survivre et apporter tout de même le plus de beauté du monde à la prunelle de leurs yeux.

Parce que le logement est toujours en crise, et qu'il n'y a pas que des hommes célibataires vieux ou jeunes qui se retrouvent SDF, parce qu'en France, dans notre pays développés et parait-il solidaire, des mères vivent sans toit avec leurs enfants.

Elle en fait partie, et elle a besoin d'aide, de soutien.

Je ne sais pas ce qu'on peut faire pour elle, mais déjà, d'en parler, d'arrêter de se voiler la face, de permettre peut-être à 1 seule personne de prendre conscience de l'existence, du quotidien de cette maman et de ses enfants, 1 seule personne peut suffire à la sortir de la dérive.

vendredi 24 octobre 2008

L'école du paradis

Petit allez retour à l'école ce midi pour donner à Chloé ses baskets oubliés alors qu'elle a sport.

C'est l'heure du repas, la cantine est terminée, les enfants jouent dehors. Je cherche Chloé mais ne la trouve pas, ni ses copines.
Une enfant finie par me dire qu'elle est dans sa classe avec son instit. Tiens, ben pourquoi??
Je vais donc vers sa classe, je suis escortée joyeusement par ses copines que je croise au passage dans le couloir. Je croise pleins d'enfants, l'air affairé, qui circule dans un sens, dans l'autre.

Arrivée devant la classe, l'instit tout sourire en train de préparer les affaires de sport m'explique que oui Chloé est là, elle est en train de préparer les affiches pour son club.
Ben oui, Chloé a crée il y a 2 jours le "Club des Amies de l'Ecologie" après la lecture d'un petit livre sur ce thème. Elle a invité ses copines de classe, et en a parlé à son instit. Hier déjà elles ont écrit un petit poème que la maîtresse les a laissé lire devant la classe. Aujourd'hui, elles sont en train de faire des affiches en partie sur l'ordinateur.

Vive la prise d'autonomie et l'encouragement aux initiatives.
M.Darcos s'il vous plaît ne tuer pas cette école qui permet aux enfants de s'épanouir et t'appliquer les apprentissages fondamentaux qu'ils font AUSSI en classe.

mercredi 22 octobre 2008

Angelots, le retour


Je les avais créé à l'occasion du SWAP Ange pour ma swappée, et prise d'une frénésie j'en ai fait quelques séries, voici les guirlandes d'angelots, à accrocher un peu partout dans la maison, pour la protéger ainsi que ces habitants.

Brocéliande

On croise de drôles de petits elfes sur les sentiers de cette forêt féerique, moi j'vous l'dit!

dimanche 19 octobre 2008

Sur les terres de Merlin l'enchanteur


Escapade maritime

De l'intérêt d'habiter le centre de la Bretagne...

Etables sur Mer (22)

Et le butin de la pêche
Huitres, moules et couteaux

mardi 14 octobre 2008

2 petits poissons

...pourront bientôt se rouler et nager dans les vagues de ce tapis géant.

dimanche 12 octobre 2008

Autocongratulations

Dans la série on n'est jamais mieux servi que par soi-même, oui je le dis haut et fort, je suis fière de moi ce soir.
J'vous explique:
Voilà bien longtemps que je ne me risquais plus à une promenade, moi seule avec mes 4 loupiots. Trop peur de ne pas parvenir à les gérer, qu'ils ne respectent pas les règles de sécurité, scénario catastrophe du petit qui a besoin de tétée quand la moyenne décide de se faire la belle et que la 3è reste clouer sur place bref, je ne me promenais plus seule avec les 4.
Et ce WE, y avait le salon Ille et Bio, LE salon bio du coin a ne pas rater, le big big salon même. Je voulais y aller, on aurait du y aller tous ensemble mais voilà, Gérôme avait un max de boulot urgent donc, pas possible. "Vas y toute seule" m'avait il dit.Oui, mais bon, j'ai aussi envie que mes enfants découvrent le monde hein, le jardin il est chouette mais quand même, et puis bon, Gérôme devait quand même bosser, pas faire garderie!
Donc j'ai d'abord décidé d'emmener 2 enfants sur les 4, et puis m'imaginant les discussions houleuses pour savoir qui vient, qui reste, j'ai embarqué tout le monde, non sans avoir au préalable bien mis les limites sur le comportement attendu de chacun, sur les conséquences d'un dépassement des limites (retour maison immédiat) etc
Ben vous savez quoi? J'ai déambulé 3 heures avec mes 4 angelots dans le salon cet aprèm, sans voir du tout le temps passé!Bien sûr je ne me suis pas arrêté pour discuter géothermie, construction bio ni même pour goûter, toucher tout ce qui m'intéressait, parce que de l'ennui à l'intérêt trop intense, les enfants auraient posé "souci" mais quand même je suis trop contente de ma sortie.
Et donc, je suis fière de moi, je suis capable de gérer mes 4 enfants dans une foule monstrueuse, dans un endroit inconnu sans me transformer en sorcière hurlante, suante, échevellée et totalement dépassée. J'ai même eu droit à pleins de compliments étonnés, na! :P
Voilà, c'était la minute auto congratulation du soir, bonsoir!
PS: là tout de suite quand même je suis vi-dée!

samedi 11 octobre 2008

J'fais mes courses..

...dans mes rêves.

Ma p'tite sélection Promod, j'me refais pas, je finis toujours par atterir chez eux quand je cherche à m'habiller!

jeudi 9 octobre 2008

Piou piou



Un max japonisant, je craque totalement pour cet ensemble Sel et Poivre de Alessi, pas vous?
Chez le même designer, le Mr Chin me séduit aussi:



Balthazar et Anatole

Pour 2 petits garçons chers à mon coeur. Pour fêter la naissance de l'un et la promotion au rang de grand frêre de l'autre.
Bon désolée la photo est pourrie, j'ai à tout prix voulu la faire hier soir parce que j'expédiais le paquet ce matin donc... :-/

PIF et autres promesses


Choses promises, chose dûes. Ma dernière PIFée et les 3 qui avaient été les plus rapides ce jour-là vont bientôt voir leur boîte aux lettres se remplir d'une petite surprise made by Créabull'

Eté indien

Qui l'eu cru?
La semaine dernière, on sortait les manteaux d'hiver et aujourd'hui, c'est torse nu que Gérôme prend sa pause syndicale sur la terrasse!

Rien de tel qu'un beau soleil comme ca pour essayer une nouvelle Balthazar, en popeline des Etoffes des Héros et boutons de nacre

mercredi 8 octobre 2008

Notre nid

Les meubles sont montés, les cartons tous déballés, la maison organisée (ou à peu près), restait plus qu'à s'imprégner du lieu pour décorer tout ca.

La chambre d'Eloïse et Chloé est terminée depuis début septembre. Rayure bayadère orange, rose et verte et fleurettes pour thème
La chambre d'Ysée et Eden toujours en cours par contre. La mixité m'a posé problème? Ysée étant une vraie fille qui aime le rose et les princesses. Eden ne dit rien pour le moment mais bon, autant qu'il est aussi une chambre à son goût? Nous avons trouvé le compromis des poissons pour le moment, orange et rose sur une eau bleue mais ce n'est pas fini.
Notre chambre aussi commence à avoir une ambiance naissante. Turquoise, vert anis et ...gris métal, il va me falloir changé de housses de couette, ou alors passé par la case teinture.
Côté salon/salle à manger/cuisine (tout en une seule pièce ouverte), ca reste blanc très blanc pour le moment, mais j'ai de grosses envies de couleurs sourdes, sombres. Un beau taupe et des objets colorés pour donner de la vie à tout ca selon nos humeurs.
Pour le moment, seulement des photos des chambres des enfants, le reste suivra au fur et à mesure.

Ma jolie cavalière

et son Zébulon.


Emerveillement de la voir faire ses exercices, les bras en l'air, puis les yeux fermés, lâchés les rennes puis les rattraper...et enfin de la voir trotter hilare à travers le manège.
Et la fierté dans son regard, et l'envie lorsqu'elle observe les plus grandes, sur leurs "vrais" chevaux, vivement qu'elle grandisse qu'elle dit!

vendredi 3 octobre 2008

C'est malheureusement vrai

Il y a quelques semaines, j'avais publié ce témoignage qui me vient d'une amie comédienne en Suisse, Patrick Mohr est son ami. Je l'avais finalement oté de mon blog parce qu'il souhaitait attendre un peu avant de le publier, le voici donc aujourd'hui. Que du vrai, malheureusement.

Je m’appelle Patrick Mohr. Je suis né le 18 septembre 1962 à Genève. Je suis acteur, metteur en scène et auteur. A Genève je dirige une compagnie, le théâtre Spirale, je co-dirige le théâtre de la Parfumerie et m’occupe également du festival « De bouche à oreille. Dans le cadre de mes activités artistiques, je viens régulièrement au festival d’Avignon pour y découvrir des spectacles du « in » et du « off ». Notre compagnie s’y est d’ailleurs produite à trois reprises. Cette année, je suis arrivé dans la région depuis le 10 juillet et j’ai assisté à de nombreux spectacles. Le Lundi 21 juillet, je sors avec mon amie, ma fille et trois de ses camarades d’une représentation d’une pièce très dure sur la guerre en ex-Yougoslavie et nous prenons le frais à l’ombre du Palais des Papes, en assistant avec plaisir à un spectacle donné par un couple d’acrobates. A la fin de leur numéro, je m’avance pour mettre une pièce dans leur chapeau lorsque j’entends le son d’un Djembé (tambour africain) derrière moi. Etant passionné par la culture africaine. (J’y ai monté plusieurs spectacles et ai eu l’occasion d’y faire des tournées.) Je m’apprête à écouter les musiciens. Le percussionniste est rejoint par un joueur de Kamele Ngoni. (Sorte de contrebasse surtout utilisée par les chasseurs en Afrique de l’Ouest.) A peine commencent-ils à jouer qu’un groupe de C.R.S se dirige vers eux pour les interrompre et contrôler leur identité. Contrarié, je me décide à intervenir. Ayant déjà subit des violences policières dans le même type de circonstances il y a une vingtaine d’année à Paris, je me suis adressé à eux avec calme et politesse. Le souvenir de ma précédente mésaventure bien en tête. Mais je me suis dit que j’étais plus âgé, que l’on se trouvait dans un haut lieu culturel et touristique, dans une démocratie et que j’avais le droit de m’exprimer face à ce qui me semblait une injustice. J’aborde donc un des C.R.S et lui demande : « Pourquoi contrôler vous ces artistes en particulier et pas tous ceux qui se trouvent sur la place? » Réponse immédiate. « Ta gueule, mêle-toi de ce qui te regardes! « Justement ça me regarde. Je trouve votre attitude discriminatoire. » Regard incrédule. « Tes papiers ! » « Je ne les ai pas sur moi, mais on peut aller les chercher dans la voiture. » « Mets-lui les menottes ! » « Mais vous n’avez pas le droit de… » Ces mots semblent avoir mis le feu aux poudres. « Tu vas voir si on n’a pas le droit.» Et brusquement la scène a dérapé. Ils se sont jetés sur moi avec une sauvagerie inouïe. Mon amie, ma fille, ses camarades et les curieux qui assistaient à la scène ont reculé choqués alors qu’ils me projetaient au sol, me plaquaient la tête contre les pavés, me tiraient de toutes leurs forces les bras en arrière comme un poulet désarticulé et m’enfilaient des menottes. Les bras dans le dos, ils m’ont relevé et m’ont jeté en avant en me retenant par la chaîne. La menotte gauche m’a tordu le poignet et a pénétré profondément mes chairs. J’ai hurlé : « Vous n’avez pas le droit, arrêtez, vous me cassez le bras ! » « Tu vas voir ce que tu vas voir espèce de tapette. Sur le dos ! Sur le ventre ! Sur le dos je te dis, plus vite, arrête de gémir ! » Et ils me frottent la tête contre les pavés me tordent et me frappent, me traînent, me re-plaquent à terre. La foule horrifiée s’écarte sur notre passage. Mon amie essaie de me venir en aide et se fait violemment repousser. Des gens s’indignent, sifflent, mais personne n’ose interrompre cette interpellation d’une violence inouïe. Je suis traîné au sol et malmené jusqu’à leur fourgonnette qui se trouve à la place de l’horloge 500 m. plus bas. Là. Ils me jettent dans le véhicule, je tente de m’asseoir et le plus grand de mes agresseurs (je ne peux pas les appeler autrement), me donne un coup pour me faire tomber entre les sièges, face contre terre, il me plaque un pied sur les côtes et l’autre sur la cheville il appuie de tout son poids contre une barre de fer. « S’il vous plait, n’appuyez pas comme ça, vous me coupez la circulation. » « C’est pour ma sécurité. » Et toute leur compagnie de rire de ce bon mot. Jusqu’au commissariat de St Roch Le trajet est court mais il me semble interminable. Tout mon corps est meurtri, j’ai l’impression d’avoir le poignet brisé, les épaules démises, je mange la poussière. On m’extrait du fourgon toujours avec autant de délicatesse. Je vous passe les détails de l’interrogatoire que j’ai subi dans un état lamentable. Je me souviens seulement du maquillage bleu sur les paupières de la femme qui posait les questions. « Vous êtes de quelle nationalité ? » « Suisse. » « Vous êtes un sacré fouteur de merde » « Vous n’avez pas le droit de m’insulter » « C’est pas une insulte, la merde » (Petit rire.) C’est fou comme la mémoire fonctionne bien quand on subit de pareilles agressions. Toutes les paroles, tout les détails de cette arrestation et de ma garde à vue resterons gravés à vie dans mes souvenirs, comme la douleur des coups subits dans ma chair. Je remarque que l’on me vouvoie depuis que je ne suis plus entre les griffes des CRS. Mais la violence physique a seulement fait place au mépris et à une forme d’inhumanité plus sournoise. Je demande que l’on m’ôte les menottes qui m’ont douloureusement entaillé les poignets et que l’on appelle un docteur. On me dit de cesser de pleurnicher et que j’aurais mieux fait de réfléchir avant de faire un scandale. Je tente de protester, on me coupe immédiatement la parole. Je comprends qu’ici on ne peut pas s’exprimer librement. Ils font volontairement traîner avant de m’enlever les menottes. Font semblant de ne pas trouver les clés. Je ne sens plus ma main droite. Fouille intégrale. On me retire ce que j’ai, bref inventaire, le tout est mis dans une petite boîte. « Enlevez vos vêtements ! » J’ai tellement mal que je n’y arrive presque pas. « Dépêchez-vous, on n'a pas que ça à faire. La boucle d’oreille ! » J’essaye de l’ôter sans y parvenir. « Je ne l’ai pas enlevée depuis des années. Elle n’a plus de fermoir. » « Ma patience à des limites vous vous débrouillez pour l’enlever, c’est tout ! » Je force en tirant sur le lob de l’oreille, la boucle lâche. « Baissez la culotte ! » Je m’exécute. Après la fouille ils m’amènent dans une petite cellule de garde à vue. 4m de long par 2m de large. Une petite couchette beige vissée au mur. Les parois sont taguées, grattées par les inscriptions griffonnées à la hâte par les détenus de passage. Au briquet ou gravé avec les ongles dans le crépis. Momo de Monclar, Ibrahim, Rachid…… chacun laisse sa marque . L’attente commence. Pas d’eau, pas de nourriture. Je réclame en vain de la glace pour faire désenfler mon bras. Les murs et le sol sont souillés de tâches de sang, d’urine et d’excréments. Un méchant néon est allumé en permanence. Le temps s’étire. Rien ici qui permette de distinguer le jour de la nuit. La douleur lancinante m’empêche de dormir. J’ai l’impression d’avoir le cœur qui pulse dans ma main. D’ailleurs alors que j’écris ces lignes une semaine plus tard, je ne parviens toujours pas à dormir normalement. J’écris tout cela en détails, non pas pour me lamenter sur mon sort. Je suis malheureusement bien conscient que ce qui m’est arrivé est tristement banal, que plusieurs fois par jours et par nuits dans chaque ville de France des dizaines de personnes subissent des traitements bien pires que ce que j’ai enduré. Je sais aussi que si j’étais noir ou arabe je me serais fait cogner avec encore moins de retenue. C’est pour cela que j’écris et porte plainte. Car j’estime que dans la police française et dans les CRS en particulier il existe de dangereux individus qui sous le couvert de l’uniforme laissent libre cour à leurs plus bas instincts. (Evidement il y a aussi des arrestations justifiées, et la police ne fait pas que des interventions abusives. Mais je parle des dérapages qui me semblent beaucoup trop fréquents.) Que ces dangers publics sévissent en toute impunité au sein d’un service public qui serait censé protéger les citoyens est inadmissible dans un état de droit. J’ai un casier judiciaire vierge et suis quelqu’un de profondément non violent, par conviction, ce type de mésaventure me renforce encore dans mes convictions, mais si je ne disposais pas des outils pour analyser la situation je pourrais aisément basculer dans la violence et l’envie de vengeance. Je suis persuadé que ce type d’action de la police nationale visant à instaurer la peur ne fait qu’augmenter l’insécurité en France et stimuler la suspicion et la haine d’une partie de la population (Des jeunes en particulier.) face à la Police. En polarisant ainsi la population on crée une tension perpétuelle extrêmement perverse. Comme je suis un homme de culture et de communication je réponds à cette violence avec mes armes. L’écriture et la parole. Durant les 16h qu’a duré ma détention. (Avec les nouvelles lois, on aurait même pu me garder 48h en garde à vue.) Je n’ai vu dans les cellules que des gens d’origine africaine et des gitans. Nous étions tous traité avec un mépris hallucinant. Un exemple, mon voisin de cellule avait besoin d’aller aux toilettes. Il appelait sans relâche depuis près d’une demi heure, personne ne venait. Il c’est mit à taper contre la porte pour se faire entendre, personne. Il cognait de plus en plus fort, finalement un gardien exaspéré surgit. »Qu’est ce qu’il y a ? » « J’ai besoin d’aller aux chiottes. » « Y a une coupure d’eau. » Mais j’ai besoin. » « Y a pas d’eau dans tout le commissariat, alors tu te la coince pigé. » Mon voisin qui n’est pas seul dans sa cellule continue de se plaindre, disant qu’il est malade, qu’il va faire ses besoins dans la cellule. « Si tu fais ça on te fait essuyer avec ton t-shirt. » Les coups redoublent. Une voix féminine lance d’un air moqueur. « Vas-y avec la tête pendant que tu y es. Ca nous en fera un de moins. » Eclats de rire dans le couloir comme si elle avait fait une bonne plaisanterie. Après une nuit blanche vers 9h du matin on vient me chercher pour prendre mon empreinte et faire ma photo. Face, profil, avec un petit écriteau, comme dans les films. La dame qui s’occupe de cela est la première personne qui me parle avec humanité et un peu de compassion depuis le début de ce cauchemar. « Hee bien, ils vous ont pas raté. C’est les CRS, ha bien sur. Faut dire qu’on a aussi des sacrés cas sociaux chez nous. Mais ils sont pas tous comme ça. » J’aimerais la croire. Un officier vient me chercher pour que je dépose ma version des faits et me faire connaître celle de ceux qui m’ont interpellé. J’apprends que je suis poursuivi pour : outrage, incitation à l’émeute et violence envers des dépositaires de l’autorité publique. C’est vraiment le comble. Je les aurais soi disant agressés verbalement et physiquement. Comment ces fonctionnaires assermentés peuvent ils mentir aussi éhontement ? Je raconte ma version des faits à l’officier. Je sens que sans vouloir l’admettre devant moi, il se rend compte qu’ils ont commis une gaffe. Ma déposition est transmise au procureur et vers midi je suis finalement libéré. J’erre dans la ville comme un boxeur sonné. Je marche péniblement. Un mistral à décorner les bœufs souffle sur la ville. Je trouve un avocat qui me dit d’aller tout de suite à l’hôpital faire un constat médical. Je marche longuement pour parvenir aux urgences ou je patiente plus de 4 heures pour recevoir des soins hâtifs. Dans la salle d’attente, je lis un journal qui m’apprend que le gouvernement veut supprimer 200 hôpitaux dans le pays, on parle de couper 6000 emplois dans l’éducation. Sur la façade du commissariat de St Roch j’ai pu lire qu’il allait être rénové pour 19 millions d’Euros. Les budgets de la sécurité sont à la hausse, on diminue la santé, le social et l’éducation. Pas de commentaires. Je n’écris pas ces lignes pour me faire mousser, mais pour clamer mon indignation face à un système qui tolère ce type de violence. Sans doute suis-je naïf de m’indigner. La plupart des Français auxquels j’ai raconté cette histoire ne semblaient pas du tout surpris, et avaient connaissance de nombreuses anecdotes du genre. Cela me semble d’autant plus choquant. Ma naïveté, je la revendique, comme je revendique le droit de m’indigner face à l’injustice. Même si cela peut paraître de petites injustices. C’est la somme de nos petits silences et de nos petites lâchetés qui peut conduire à une démission collective et en dernier recours aux pires systèmes totalitaires. (Nous n’en sommes bien évidement heureusement pas encore là.) Depuis ma sortie, nous sommes retournés sur la place de papes et nous avons réussi à trouver une douzaine de témoins qui ont accepté d’écrire leur version des faits qui corroborent tous ce que j’ai dis. Ils certifient tous que je n’ai proféré aucunes insultes ni n’ai commis aucune violence. Les témoignages soulignent l’incroyable brutalité de l’intervention des CRS et la totale disproportion de leur réaction face à mon intervention. J’ai essayé de retrouver des images des faits, mais malheureusement les caméras qui surveillent la place sont gérées par la police et, comme par hasard elles sont en panne depuis début juillet. Il y avait des centaines de personnes sur la place qui auraient pu témoigner, mais le temps de sortir de garde à vue, de me faire soigner et de récupérer suffisamment d’énergie pour pouvoir tenter de les retrouver. Je n’ai pu en rassembler qu’une douzaine. J’espère toujours que peut être quelqu’un ait photographié ou même filmé la scène et que je parvienne à récupérer ces images qui prouveraient de manière définitive ce qui c’est passé. Après 5 jours soudain, un monsieur africain m’a abordé, c’était l’un des musiciens qui avait été interpellé. Il était tout content de me retrouver car il me cherchait depuis plusieurs jours. Il se sentait mal de n’avoir rien pu faire et de ne pas avoir pu me remercier d’être intervenu en leur faveur. Il était profondément touché et surpris par mon intervention et m’a dit qu’il habitait Grenoble, qu’il avait 3 enfants et qu’il était français. Qu’il viendrait témoigner pour moi. Qu’il s’appelait Moussa Sanou. « Sanou , c’est un nom de l’ethnie Bobo. Vous êtes de Bobo-Dioulasso ? » « Oui. » Nous nous sommes sourit et je l’ai salué dans sa langue en Dioula. Il se trouve que je vais justement créer un spectacle prochainement à Bobo-Dioulasso au Burkina-faso. La pièce qui est une adaptation de nouvelles de l’auteur Mozambicain Mia Couto s’appellera « Chaque homme est une race » et un des artistes avec lequel je vais collaborer se nomme justement Sanou. Coïncidence ? Je ne crois pas. Je suis content d’avoir défendu un ami, même si je ne le connaissais pas encore. La pièce commence par ce dialogue prémonitoire. Quand on lui demanda de quelle race il était, il répondit : « Ma race c’est moi. » Invité à s’expliquer il ajouta « Ma race c’est celui que je suis. Toute personne est à elle seule une humanité. Chaque homme est une race, monsieur le policier. » Patrick Mohr 28 juillet 2008


Je n'ai qu'un mot à dire: Vive la France :-((( et bonne chance M.Mohr