samedi 30 août 2008

L'histoire de ceux qui parti à 5...


...avaient bien failli ne rentrer qu'à 5



Fin d'une magnifique journée à Carnac, soleil, sable, baignade, enfants heureux etc on remonte le long de la plage en marchant sur le sable pour rejoindre la voiture. Les 3 filles courent devant nous, on les rappelle, Chloé s'arrête mais les 2 petites, nous défiant courent encore plus vite, ignorant nos appels. Nous ne pouvons pas courrir, nous portons toutes les affaires+ Eden, nous accélérons le pas en les gardant en vue au loin, de plus en plus loin. Et au fur et à mesure, la haine monte, la rage de voir la journée se finir sur cette mise en danger.

Eloïse s'arrête au niveau où nous devons sortir de la plage, elle grimpe sur un rocher mais Ysée continue tout droit jusqu'au bout du banc de sable. J'envoie Gérôme à la voiture avec Chloé, je garde les 2 petites en vue, "laissons la aller au bout de sa peur" dis-je en parlant d'Ysée à Gérôme. Je pensais la laisser nous chercher du regard 2 minutes, histoire qu'elle saisisse qu'en s'éloignant de nous ainsi, elle nous perd. Mais elle finit par faire demi tour et par rejoindre Eloïse (qui ne se préoccupe absolument pas de ma présence non plus).


Elles jouent toutes les 2 sur le rocher, je les attends près du muret qui est 25m plus haut le long du trottoir. Eloïse finit par venir me rejoindre, je garde Ysée en visuel et je sermonne Eloïse, lui dit qu'on a eu peur, qu'elle ne doit pas s'éloigner de nous ainsi, qu'en plus là, elle a laissé sa petite soeur toute seule, qu'on risque de la perde. J'ai du détourné le regard d'Ysée en disant cela, parce qu'à un moment, en une fraction de seconde, Ysée qui était dans mon champ de mire, et qui venait de quitter le rocher pour revenir sur la plage et nous cherchait du regard à disparu, juste au moment où j'allais partir la chercher.


Je l'ai cherché, cherché, Eloïse attendait sur le muret, statufiée. Je ne l'ai pas trouvé.


Gérôme et Chloé se changeaient à la voiture, ignorant tout. Et puis, il a fallu que je me rende à l'évidence, Ysée avait disparu, j'ai cherché du regard, mais non personne, et je n'osais pas m'éloigner, de peur de perdre Eloïse en plus. Pour finir j'ai amené Eloïse à la voiture, en panique, Gérôme est vite reparti sur la plage, j'ai filé voir le 1er loueur de transat pour faire prévenir les secours, je donne mon numéro de portable, "ne paniquez pas Madame, on va la retrouver votre petite fille".

Facile à dire, une fois de retour à la voiture je me rends compte que je n'ai pas mon portable, j'ai celui de Gérôme mais je ne connais même pas son numéro, et Gérome déambule sur la plage, injoignable. Une patrouille passe, je l'arrête, ils sont justement à la recherche d'Ysée, je leur donne le numéro de Gérôme, il me "rassure", il y a 1 patrouille à vélo, une patrouille sur la plage, et en plus les sauveteurs de mer. Oui, il faut s'y attendre à ca aussi.


Pendant tout ce temps, Eloïse et Chloé, dans la voiture grande ouverte sur le parking, hurlent à tout va "Ysée, Ysée ma soeur chérie, on t'aime revient Ysée" en larmes toutes 2. Je ne dis rien mais mes larmes les accompagnent. Forcément, de la noyade à l'enlèvement, on imagine tout à ces moments là. Un couple passe, nous propose leur aide, essaie de me rassurer en me racontant qu'ils ont aussi perdu un enfant comme ca un jour. Et puis notre voisin de voiture arrive et lui, ben il se bidonne. Ca le fait rire de nous voir pleurer, d'entendre les filles hurler leur terreur d'avoir perdu à jamais leur petite soeur. Il se bidonne et pourtant c'est un père de famille, encore 2 minutes et je lui éclate la tête à celui là!


Il est sauvé par la patrouille qui revient, ils ont retrouvé Ysée, elle nous attend au poste de secours. Ma petite Ysée, mon amour est sauf. Elle est en vie, vite on referme la voiture et on y va, Gérôme nous rejoint sur le chemin.


Ysée, petite puce hébétée, toute choquée, muette qui se blottie molement dans mes bras, qui se voit entourée de ses soeurs, qui lui disent combien elles ont eu peur.


Elle a mis 20 bonnes minutes à retrouver la parole, a nous raconté son histoire, comment qq'1 l'avait attrapé pour l'amener au poste de secours, qu'elle avait eu très peur qu'on l'emmène pour toujours et qu'on la fasse chauffer dans un four, et que c'était pour ca qu'elle ne parlait pas.


Une fois de retour à la maison, je lui fais remarqué qu'elle a l'air en meilleure forme, elle me répond: "Bah oui, maintenant on est à la maison, je ne peux plus me perdre!"


L'intrépide et défiante Ysée saura t elle tirer leçon de son aventure? Suite au prochain épisode.


En attendant, la terrible maman reverra sa copie et rangera au placard sa superbe idée de "la laisser aller au bout de sa peur"

7 commentaires:

  1. J'ai lu cette horrible mésaventure et quelle trouille :-(
    Ca nous booste encore plus de profiter de chaque instant auprès d'eux. Tendre câlin à ta puce et à sa maman.

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  2. Ysée a passé une bonne nuit après cela mais pas la grand-mère : toutefois cela me rassure qu'elle en parle avec tellement de naturel (appel téléphonique et en faisant de belles phrases : bravo Ysée !). Effectivement, c'est sûrement un exploit qu'elle ne renouvellera pas. Bisous

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  3. quelle frayeur!!! épouvantable!
    l'histoire se termine heureusement bien ;)

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  4. WAhou, quel stress vous avez du avoir.

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  5. vache!!! j'ose à peine imaginer combien tu as dû avoir peur!!

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  6. j'en frémis pour vous... heureusement que tout s'est bien fini !
    bisous

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